Ode à une femme aimée – Sapho

Lecture d’amour du 13 mai 2022

« Il me paraît l’égal des dieux, l’homme qui est assis dans ta présence et qui entend de près ton doux langage et ton rire désirable ». Par ces mots, Sapho ouvre son ode à une femme aimée.

Cette femme elle l’aime mais elle n’ose l’aimer, elle n’ose pas le dire, elle n’ose pas lui dire. Pourtant, tout son corps hurle l’amour et le désir. C’est juste de l’amour et c’est simplement beau, si beau.

Je vous embrasse !

PS : Tous les 15 jours, je vous présente une lecture d’amour. Qu’elle soit issue de la littérature, de la chanson, de la poésie, il y a toujours de beaux mots à partager !

« Ses yeux aussi, elle les aimait, pourtant… » – Vincenot, Le pape des escargots

Lecture d’amour du 22 avril 2022

Sylvie est amoureuse de Gilbert, elle est aussi et surtout ivre de désir pour lui et pour sa beauté imparfaite. Elle aime tout en lui, son visage, ses yeux, jusqu’à ses os !

Je vous livre ici sa description amoureuse et désirante d’un homme « beau à sa façon ». On y entend tout ce que l’amour cristallise et cette beauté superbe des aspérités que l’on se découvre aimer en l’autre. Et vous, quel portrait amoureux pourriez-vous faire du corps de celui ou celle que vous aimez ?

Je vous embrasse !

PS : Tous les 15 jours, je vous présente une lecture d’amour. Qu’elle soit issue de la littérature, de la chanson, de la poésie, il y a toujours de beaux mots à partager !

Fleuve Amour – Luciole

Lecture d’amour du 1er avril 2022

« Sur les rives du fleuve, les histoires tombent, les histoires pleuvent. Certains se quittent, d’autres se trouvent, sur les rives du fleuve amour » C’est beau, n’est-ce pas ? C’est de Luciole !

Cette artiste a un talent fou avec les mots, elle les malaxe, les façonne, crée de la résonance entre eux avec une dextérité folle. Je l’ai découverte il y a plus de 15 ans je pense, à un festival près de chez moi, et depuis j’ai appris que nous sommes amies d’amie d’amie 🙂 Ça c’est pour la petite histoire, mais ce qui compte surtout c’est qu’hier pendant son concert au Café de la danse, cette chanson m’est apparue comme une évidence : elle devait devenir lecture d’amour.

Ce sera celle du jour. Alors venez avec moi, avec nous ! Allons découvrir les rives du fleuve et les amours qu’ils nous offre. Vous l’imaginez comment, vous, ce fleuve Amour ? Je vous embrasse !

PS : Tous les 15 jours, je vous présente une lecture d’amour. Qu’elle soit issue de la littérature, de la chanson, de la poésie, il y a toujours de beaux mots à partager !

Aimons-nous toujours davantage – Victor Hugo

Lecture d’amour du 25 février 2022

On a toujours besoin de Victor Hugo. On a toujours besoin de poésie. On a toujours besoin d’amour.

Merci Victor Hugo ! Ce dernier nous appelle, nous exhorte même, à l’amour, ce « cri de l’aurore », cet « hymne de la nuit », dans ce poème tiré des Contemplations. Et, vous savez quoi ? Je crois qu’aujourd’hui, c’est exactement ce dont nous avons besoin. Alors aimons-nous, aimez-vous toujours et encore !

Je vous embrasse !

PS : Tous les 15 jours, je vous présente une lecture d’amour. Qu’elle soit issue de la littérature, de la chanson, de la poésie, il y a toujours de beaux mots à partager !

Pas les mots – Yves Jamait

Lecture d’amour du 11 février 2022

« On se dit pas les mots, on se comprend quand même. On se dit pas je t’aime, on se dit bien plus bon. »

Et si dans une déclaration d’amour, ou d’amitié comme ici dans ce texte d’Yves Jamait, vous preniez le temps de verbaliser les évidences, de mettre des mots sur ces silences qui signifient tellement pour vous ?

Vous n’imaginez pas la force de cette seule évocation. Un discours prononcé lors d’une cérémonie laïque, une lettre offerte à un.e ami.e, c’est l’occasion de se dire tout ce qu’on sait mais qu’on ne se dit jamais. Et je vous assure que ça vaut le coup de le dire !

Franchement, après avoir entendu ce texte, vous n’avez pas envie d’aller dire à vos ami.e.s à quel point vous les aimez ? Alors, allez-y, il est toujours l’heure de le faire !

Je vous embrasse !

PS : Tous les 15 jours, je vous présente une lecture d’amour. Qu’elle soit issue de la littérature, de la chanson, de la poésie, il y a toujours de beaux mots à partager !

Premier baiser – Cécile Coulon

Lecture d’amour du 14 janvier 2022

« Tu ne m’as rien demandé le jour où nous nous sommes embrassées », c’est ainsi que s’ouvre ce poème tiré du recueil noir volcan de Cécile Coulon. Elle ne lui a rien demandé, c’est vrai mais il y a tant à dire de ce baiser, sur ce baiser.

Je me suis dit que ce poème pouvait vous inspirer pour la vie de tous les jours, car on a toujours besoin d’amour 😉, mais aussi pour réfléchir à vos vœux en repartant du début, du tout début de votre histoire, et de ce qu’il annonçait déjà sans que vous en ayez conscience.

Fermez les yeux, et revivez ce premier baiser, celui qui vous a « fêlé la poitrine » et permis à l’amoureux.se d’y entrer. Alors c’était comment ?

PS : Tous les 15 jours, je vous présente une lecture d’amour. Qu’elle soit issue de la littérature, de la chanson, de la poésie, il y a toujours de beaux mots à partager !

« Le bonheur que tu me donnes en existant »

Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas lu une lettre et vous savez à quel point j’aime la correspondance entre Maria Casarès et Albert Camus.

Cette fois, je vous lis une lettre de Maria, une lettre qui révèle à quel point l’amour s’ancre aussi dans le quotidien. Les deux amants sont éloignés depuis quelques temps et ce sont des corps, des habitudes, des gestes banals qui leurs manquent. Comme d’habitude, c’est très beau sans être emphatique, c’est juste, simplement juste.

Et vous, est-ce que vous vous écrivez des lettres ?

Belle journée à vous !

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Tous les quinze jours, je vous présente une lecture d’amour. Qu’elle soit issue de la littérature, de la chanson, de la poésie, il y a toujours de beaux mots à partager !

Émilie

Amoureuse des mots et créatrice de cérémonies laïques

La déclaration d’amour

Idée lecture pour une cérémonie d’engagement : Alain Badiou

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© Candice Picard

J’ai déjà évoqué ce passage de L’éloge de l’amour de Badiou. Et en le relisant ce matin, je me suis dit qu’au-delà de l’explication de texte, je devais le partager dans sa longueur avec vous. Parce que c’est beau, que c’est extrêmement bien écrit et que c’est une définition de la déclaration d’amour aussi poétique que furieusement réelle. Je vous l’offre, délectez-vous. Et inspirez-vous !

Lors d’une déclaration d’amour nous dit Badiou :

« il s’agit de prononcer une parole dont les effets, dans l’existence, peuvent être pratiquement infinis. C’est bien aussi le désir du poème. Les mots les plus simples se chargent alors d’une intensité presque insoutenable. Déclarer l’amour c’est passer de l’événement-rencontre au commencement d’une construction de vérité. C’est fixer le hasard de la rencontre sous la forme d’un commencement.

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© Jon Asato

Et souvent ce qui commence là dure si longtemps, est si chargé de nouveauté et d’expérience du monde que, rétrospectivement, cela apparaît non plus comme du tout comme contingent et hasardeux, comme au tout début mais pratiquement comme une nécessité. C’est ainsi que le hasard est fixé : l’absolue contingence de la rencontre de quelqu’un que je ne connaissais pas finit par prendre l’allure d’un destin. La déclaration d’amour est le passage du hasard au destin, et c’est pourquoi elle est si périlleuse, si chargée d’une sorte de trac effrayant. La déclaration d’amour, d’ailleurs n’a pas lieu forcément une seule fois, elle peut être longue, diffuse, confuse, compliquée, déclarée et re-déclarée, et vouée à être re-déclarée encore. C’est le moment où le hasard est fixé. Où vous vous dites : ce qui s’est passé là, cette rencontre, les épisodes de cette rencontre, je vais les déclarer à l’autre. Je vais lui déclarer qu’il s’est passé là, en tout cas pour moi, quelque chose qui m’engage.

Voilà : je t’aime. Si « je t’aime » n’est pas une ruse pour coucher avec quelqu’un, ce qui peut arriver, si ce n’est pas une ruse, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qui est dit là ? Ce n’est pas simple du tout de dire « je t’aime ». On a l’habitude de considérer ce petit bout de phrase comme absolument usé et insignifiant. D’ailleurs quelquefois, pour dire « je t’aime » on préfère employer d’autres mots plus poétiques ou moins usés. Mais c’est toujours pour dire : ce qui était un hasard, je vais en tirer autre chose. Je vais en tirer une durée, une obstination, un engagement, une fidélité. (… ) »

Alain Badiou, Nicolas Truong, Eloge de l’amour, Flammarion, 2009

Dimanche soir

Une déclaration comme des vœux

Dimanche soir
© Nathan Dumlao

Emprunter les mots de Grand Corps Malade pour exprimer ce qu’on ressent

Cet homme a du talent, un vrai talent de parolier. Le talent de mettre en mots des sentiments tellement évidents qu’ils en deviennent souvent indicibles. A l’écouter, on se dit « mais oui c’est ça, c’est exactement ça que je ressens ». Et ça marche encore avec cette chanson Dimanche Soir. Cette année, elle a été lue à deux voix comme une note d’intention de la cérémonie qui s’ouvrait, pour installer le ton. Elle donnait la dimension de l’amour qui était célébré : un amour serein et pourtant chaque jour ébahi du miracle constant de son existence.

J’aimais bien cette idée de la note d’intention, mais en le relisant ce matin, je me dis aussi que pour les pudiques ou les personnes peu à l’aise avec l’écriture, ce chanson pourrait faire office de vœux. En croisant les voix sur ce texte, on pourrait exprimer simplement et sincèrement ce dont les vœux témoignent. Qu’en pensez-vous ?

Dimanche soir,

Parce qu’avec toi le temps a pris de nouvelles dimensions
Que ma routine s’est égarée dans ces changements de direction
Parce que les jours de la semaine se mélangent dans ce bazar
Parce que c’est toi, parce que t’es là, je n’ai plus peur du dimanche soir.

Parce que ça arrive tellement souvent que je sois en pic de sentiments
Et que ma pudeur accepte quand même de te le faire comprendre gentiment
Parce qu’il paraît que l’homme s’habitue vite, s’habitue trop
Et qu’moi je sais que mes deux mains ne se lasseront jamais de ta peau.

Quand je vois tout ce qu’on a construit, je me dis que dix ans c’est tellement long
Et puis je me dis que c’est tellement court à chaque fois que s’affiche ton prénom
Parce que le temps n’a pas d’emprise sur la couleur de tes yeux
Parce que le vent éteint une petite flamme mais attise un grand feu.

Parce qu’on s’est tant rapprochés que nos souvenirs se ressemblent
Parce que quand la vie n’est pas simple, c’est tellement mieux d’être ensemble
Parce que je sais que le lundi, je vais te parler et te voir
Parce que c’est toi, parce que t’es là, je n’ai plus peur du dimanche soir.

Je l’ai dans la tête comme une mélodie alors mes envies dansent
Dans notre histoire rien n’est écrit mais tout sonne comme une évidence
Parfois elle aime mes mots mais cette fois c’est elle que mes mots aiment
Et sur ce coup là c’est elle qui a trouvé le plus beau thème.

Parce que je te chambre sur tes manies mais que je pourrai plus me passer d’elles
Parce que je me moque de tes défauts mais qu’ils me sont devenus essentiels
Parce qu’avant de te regarder partir, je te vois te maquiller dans le miroir
Parce que c’est toi, parce que t’es là, je n’ai plus peur du dimanche soir.

Parce qu’on est libres quand on est forts et plus forts quand nos liens se soudent
Qu’une mauvaise passe devient alors moins profonde que le creux du coude
Parce que tous les nuages du monde n’empêchent pas les pleines lunes
Et que chaque fois qu’elles brillent, c’est nos débuts qui se rallument.

Parce que tu sais ce que j’aime, parce que je sais ce que tu veux
Et que c’est quand même une première fois dès qu’on est seuls tous les deux
Parce que 120 mois plus tard, je viens encore juste de te rencontrer
Parce que tu es mon plan A et que tu seras aussi mon plan B.

Après dix ans d’un beau voyage où je me rappelle de chaque seconde
Après dix ans qui ont vu naître les quatre plus beaux yeux du monde
C’est toi qui as trouvé le plus beau thème de notre histoire
Parce que c’est toi, parce que t’es là, je n’ai plus peur du dimanche soir.

Je l’ai dans la tête comme une mélodie alors mes envies dansent
Dans notre histoire rien n’est écrit mais tout sonne comme une évidence
Parfois elle aime mes mots mais cette fois c’est elle que mes mots aiment
Et sur ce coup là c’est elle qui a trouvé le plus beau thème.

Je n’ai plus peur du dimanche soir.

Dimanche soir, Grand Corps Malade, Paroliers : Fabien Marsaud / Bruno Dias

Ce qu’il faut pour être heureux

Quand Voltaire nous guide vers le bonheur

Ce qu'il faut pour être heureux pour une cérémonie
© Kinga Cichewicz

Ce qu’il faut pour être heureux ? Vaste question. Existe-t-il réellement une recette du bonheur ? Personnellement, je pense qu’il y en a plein de recettes, pour moi elles varient entre chaque personne et même au cours d’une vie.

Pourtant, il est toujours bon d’aller piocher quelques directions, quelques idées parmi les jolis textes que la littérature nous propose. Ici, c’est une proposition de l’illustre Voltaire, et ça me semble une définition assez sympathique de ce qu’il faut pour être heureux. On pourrait l’enrichir, on pourrait retirer certains sujets, libre à vous évidemment. Mais j’ai l’impression que ces idées constituent une bonne base. Une base dont s’inspirer dans la vie comme pour une cérémonie laïque ! Et vous qu’en pensez-vous ?

 

Il faut penser ; sans quoi l’homme devient,
Malgré son âme, un vrai cheval de somme.
Il faut aimer ; c’est ce qui nous soutient ;
Sans rien aimer il est triste d’être homme.

Il faut avoir douce société,
Des gens savants, instruits, sans suffisance,
Et de plaisirs grande variété,
Sans quoi les jours sont plus longs qu’on ne pense.

Il faut avoir un ami, qu’en tout temps,
Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.

Il faut, le soir, un souper délectable
Où l’on soit libre, où l’on goûte à propos,
Les mets exquis, les bons vins, les bons mots
Et sans être ivre, il faut sortir de table.

Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
Le tendre objet que notre cœur adore,
Le caresser, s’endormir dans ses bras,
Et le matin, recommencer encore.

 

Voltaire, Ce qu’il faut pour être heureux

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