Un rituel ? Pas de rituel ?

Qui dit mariage, qu’il soit religieux ou laïc, dit souvent rituels associés. Il y a certes l’échange des alliances. Mais aussi les mariés allumant ensemble une bougie, cassant un verre, voyant leurs mains liées à l’aide d’un ruban, coiffés d’une couronne, voire sciant un morceau d’arbre (oui oui ça se fait parfois en Allemagne ou en Italie !)

A chaque fois, l’acte accompli est un symbole, le plus souvent celui de la complicité des fiancés, de la sérénité de leur prochaine vie à deux, mais il peut recouvrir d’autres idées. Dans la tradition juive, le fait de briser un verre est entre autres une manière de tempérer la joie, pour ne pas s’en enivrer égoïstement.

La première question à vous poser avant d’intégrer un rituel à votre cérémonie laïque est celle du symbole que vous voulez représenter. Voulez-vous insister sur votre union à tous les deux ? Sur les deux êtres qui aujourd’hui deviennent un ? Qui fusionnent ? Qui construisent une entité englobant vos deux personnalités ? Pour refléter ces envies, liez vos mains, mêlez du sable, allumez une bougie, buvez au même verre votre boisson préférée, accrochez un ruban identique à vos vêtements. La liste est non exhaustive évidemment.

Souhaitez-vous plutôt insister sur le partage de cette union avec les proches réunis autour de vous ? Il est tout à fait possible d’intégrer l’assemblée à un rituel. On a vu des invités apporter chacun un livre, une fleur pour créer la bibliothèque ou le bouquet des mariés. On peut aussi réunir le groupe par le chant ou créer une ronde autour des mariés lors de l’échange de leurs alliances et de leurs vœux.

La force du rituel est dans le sens que vous lui donnez. Définissez le sens, on trouvera le rituel !

Alain Badiou, Éloge de l’amour

C’est quoi l’amour ?

Des ennemis à l’amour ?

éloge de l'amourL’expérience de l’amour est une construction de vérité. Oui tout simplement ! En tout cas, c’est la thèse qu’Alain Badiou soutient dans son Éloge de l’amour. Répondant aux questions de Nicolas Truong, il développe son idée pour redonner ses lettres de noblesse à l’amour.

Selon lui, l’amour est menacé par deux ennemis : la sécurité et le confort. Ces ennemis sont notamment représentés sur les sites de rencontres qui, pour lui, reprennent les éléments d’un mariage arrangé. Cette fois ce ne sont plus les familles qui posent les règles cherchant le profit financier ou social d’une union, mais le principe est le même : on ne laisse pas de place au hasard ni au risque en connaissant beaucoup de choses de la personne avant même de la rencontrer. C’est la position d’Alain Badiou et on peut la remettre en cause mais continuons.

Une définition de l’amour ?

Le vrai intérêt de Badiou est de proposer une définition de l’amour comme une expérience universelle et pourtant très concrète. Certes, l’amour est universel car on ne compte pas les exemples d’êtres amoureux, mais ici c’est plus que ça. La portée universelle de l’amour est présente en ceci que l’amour permet d’expérimenter le monde du point de vue de la différence et non de l’identité. L’amour part toujours d’une séparation, car il est la rencontre de deux personnes différentes, dotées de subjectivités différentes. En cela, « l’amour ça traite d’abord d’un Deux ». Mais d’un Deux qui se rencontre. Et c’est seulement à partir de cet événement contingent et hasardeux que s’enclenche le processus qu’est l’amour, au sens d’expérience du monde du point de vue de la différence.

Alain Badiou défend l’amour au-delà de la rencontre romanesque, au-delà du « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Pour lui, l’amour est justement ce qui arrive après le mot « fin » des contes. L’amour, c’est cette construction, cette « aventure obstinée » parfois difficile, parfois proche du miracle qui s’inscrit dans la durée. On pourrait presque reprendre ses mots pour revenir sur son avis sur les sites de rencontres : passée la rencontre, événement contingent à un site de rencontre, un groupe d’ami, une attente à la boulangerie, tout couple fait l’expérience de l’amour dans la durée. Quel qu’ait été le vecteur de la rencontre, l’expérience du monde via le Deux est toujours présente et la construction de cette expérience s’inscrit dans le temps et dans un effort constant pour continuer à examiner le monde du point de vue de la différence et non de l’identité.

Ainsi, « le vrai sujet de l’amour est le devenir du couple et non la satisfaction des individus qui le composent ».

Alain Badiou, Nicolas Truong, Éloge de l’amour, Flammarion, 2009

Lectures d’hiver

Lectures d'hiverEn ce moment je lis énormément. De la philosophie, de la sociologie, de l’histoire, de la poésie, des fables, des romans, des essais. Je m’éclate ! Pourquoi ces frénésie de livres ? Parce que le mariage est une institution vieille comme le monde ou presque et que le mariage d’amour n’est pas si vieux ! Parce que j’ai envie d’en savoir plus sur son histoire. Parce que je veux trouver les plus beaux textes qui pourront illustrer une cérémonie d’engagement. Me voilà donc redevenue rat de bibliothèque et je vais partager avec vous une partie de mes découvertes.

Il y a tellement de sujets et de mini anecdotes que j’ai envie de raconter : les courtiers de mariage dans l’Italie des 15e/16e siècles, le rôle des précieuses dans l’avènement du mariage d’amour, les rituels observés à travers l’histoire et dans le monde d’aujourd’hui.
Je croise aussi des poètes, très connus ou un peu moins, leurs œuvres enrichissent un catalogue de textes à lire au cours de cérémonies laïques. J’y retourne de ce pas, mais en guise de teaser, sachez qu’on trouve de belles choses dans Le banquet de Platon et chez un certain Verhaeren 🙂

Préparer ses vœux : comment commencer ?

Ça y est, on y est. Le mariage approche à grands pas. Tout est prêt ou presque. Il ne reste que vos vœux. Vous êtes face à votre feuille ou votre ordinateur. Vous avez, évidemment, tant de choses à lui dire mais impossible de les mettre par écrit.

ECRIRE SES VOEUX DE MARIAGE

L’exercice est aussi exaltant que stressant, on a envie que tout soit parfait. Alors, pour vous guider, nous avons écrit Le guide des vœux de mariage avec ma collègue Anouck de Say I do ! Il réunit tous nos conseils, des exercices et des exemples pour réussir ses vœux. Bonne lecture ! Commander

Le guide des vœux de mariage

Conseil de littéraire : commencez d’abord par écrire tout ce qui vous passe par la tête. Sans filtre. Vous trierez après. Cela peut être le résumé de votre première rencontre, une anecdote qui vous fait toujours rire, un tic de langage, un rêve à deux. Mais aussi votre soirée de la veille, sa tête au réveil, son plat préféré, etc.
Si vous deviez faire son portrait chinois, que répondriez-vous ? Si une personne inconnue vous demandait comment il-elle est, quels seraient les mots que vous utiliseriez ? Si vous deviez expliquer votre conviction profonde d’avoir trouvé la bonne personne, comment vous exprimeriez vous ?
Jetez toutes vos réponses sur le papier. Toutes. Même les plus inavouables, celles-là on verra après comment les cacher ou les enrober dans le texte final.

Ne cherchez pas immédiatement la bonne formule ou le texte le plus émouvant. En même temps, si l’inspiration vous emporte ne vous frustrez pas 😉 Mais si vous hésitez, si vous raturez, ce n’est pas inquiétant. Ecrivez, effacez, biffez, c’est aussi ça qui donnera un ton personnel à vos vœux, c’est aussi ça qui reflétera l’engagement que vous prenez ce jour-là.

On ne se marie jamais seulement à deux…

Le regard éloigné : mariage et familles

couple conjugale

Je suis profondément convaincue qu’on ne se marie jamais seulement à deux. D’ailleurs, je crée très peu de cérémonies où seul le couple prend la parole. Pour moi c’est plus large. Je reprendrais volontiers le mot de Claude Levi-Strauss dans son livre Le regard éloigné. Il utilise l’expression de « famille conjugale », et vous allez voir elle recouvre tous les sens qu’on peut y attacher.

La famille conjugale ?

Dans le chapitre 3, l’ethnologue s’interroge sur le mariage et essaie de trouver un point commun à toutes les formes de couples et de familles observées dans le monde. Il nie assez rapidement l’idée d’une universalité du mariage et du couple monogamique, en invoquant l’existence même de nombreux contre-exemples. Néanmoins, il reconnaît qu’aussi loin qu’on puisse remonter depuis l’écriture et Hérodote, la « famille conjugale » est assez fréquente.

Dans chacune de ses formes, on identifie l’origine de cette « famille conjugale » dans le mariage. La famille inclut à l’origine un couple, qui s’organise autour des enfants. Les membres de la famille sont unis par des liens, des droits et des obligations (dictés par le droit, l’économie, la religion ou d’autres institutions). On identifie également un ensemble variable de sentiments qui créent le lien au sein de la famille conjugale (amour, crainte, respect, affection, etc.).

famille conjugale
© Cheryl Winn Boujnida

Ce qui dépasse ces quelques points communs, c’est que parmi toutes les sociétés étudiées, le couple à l’origine de la « famille conjugale » est lui aussi issu de familles. Logique, évidemment. Mais ce qui est intéressant c’est que la naissance d’un nouveau couple a une influence sur l’organisation des sociétés. En effet, le mariage, ou l’union, s’imbrique dans un réseau d’alliances. Quand j’épouse Jules, je m’allie aussi à la famille de Jules. Si un conflit impliquant la famille de Jules survient, ma famille sera un soutien pour celle de Jules.

Le mariage créateur de société

« Dès lors que l’on reconnait que le mariage unit des groupes plutôt que des individus », on peut éclairer beaucoup de coutumes note Claude Lévi-Strauss. Le mariage est une forme d’union reconnue par la société, par exemple aujourd’hui il n’a de valeur que s’il est validé par l’Etat. C’est aussi un acte fondateur de société via le lien qui se crée entre les groupes familiaux d’origine. Cette union entre deux êtres issus de familles différentes est aussi ce qui permet d’éviter l’endogamie et de créer le lien social. Cette mixité crée la société.

famille conjugale
© Jeremy Wong

En Nouvelle Guinée, on dit que « le mariage a moins pour but de se procurer une épouse que d’obtenir des beaux-frères », je vous laisse méditer là-dessus quand vous rechignerez à l’idée d’aller dans sa famille. Dites-vous que par votre union et votre famille conjugale vous faites acte de société et participez à son renouvellement !

Le regard éloigné, Claude Lévi-Strauss, Plon, 1983. Chapitre 3 : famille, mariage, parenté.

La cérémonie laïque de Clémence et Adrien

Ma première cérémonie laïque !

Cérémonie laïque Clémence et Adrien

Crédits photos : Laurent André

Clémence et Adrien se sont unis en avril 2015.

Nos mariés se sont rencontrés dans un train, le temps d’un Paris-Saint Etienne. Le thème de leur mariage était donc tout trouvé ! Rassurez-vous, personne n’était déguisé en contrôleur mais l’invitation au voyage était, elle, bien présente.

Les deux amoureux sont très entourés et tenaient à faire intervenir nombre de ceux qu’ils aiment. Ils souhaitaient également que certains thèmes qui leur tiennent à cœur soient abordés. La cérémonie laïque s’est déroulée en trois temps aussi simples que la vie elle-même : avant, maintenant, ensuite.

Avant c’est le temps des complicités d’enfance et d’étudiants, c’est ce qui a fait de ces deux êtres, les adultes qu’ils sont désormais. Leurs amis, frère et sœur ont ainsi présenté les mariés en abordant les thèmes du bonheur, de la confiance, de la famille et de l’engagement.

Maintenant, c’est le moment où Clémence et Adrien échangent leurs vœux, s’engagent l’un envers l’autre et désignent la vie à deux comme la finalité de leur histoire. Cet échange, central, motif même de la réunion de tous les convives, a été encadré par Always love de Nada Surf, au piano puis sur piste.

Ensuite, c’est le temps qui s’ouvre à présent : c’est continuer de grandir, vieillir ensemble, construire un foyer, une famille. C’est ce qu’ils décideront et créeront à deux ! Nous avions alors confié les rênes aux aînés : après le parrain d’Adrien, ce sont les mamans qui ont lu une prière apache dédiée au partage d’une vie de couple.

Pour chacun des moments évoqués, les proches se sont relayés dans des discours riches d’anecdotes et d’émotion. Amis, cousin, frère, sœur, parrain, mamans, tous étaient là pour accompagner les mariés dans l’engagement qu’ils prenaient et pour illustrer les thèmes qu’ils avaient choisis dans le rire aussi bien que dans l’émotion.

Qui choisir comme officiant pour la cérémonie d’engagement ?

Qui choisir comme officiant ?

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© Jessica Evrard

Que vous ayez choisi un proche ou un officiant professionnel, la personne qui officiera le jour J devra réunir une foule de qualités :

  1. Vous inspirer une confiance absolue. Plus vous serez sereins concernant le déroulé de la cérémonie, plus vous profiterez du moment.
  2. Etre à l’aise en public sans se croire sur une scène de stand up, les stars c’est vous !
  3. Maîtriser ses émotions pour pouvoir porter les vôtres.
  4. Gérer le temps afin de ne pas expédier la cérémonie ni la faire traîner en longueur
  5. Assurer les enchaînements entre les différents intervenants encore mieux qu’un animateur télé rythme le ballet de ses invités !
  6. Savoir improviser en cas d’imprévu. C’est ce qui fait le sel de la vie : on ne peut jamais être sûr à 100% que tout se passera comme sur le papier. Appuyez-vous sur quelqu’un qui saura rebondir face à une bande son qui ne part pas à temps ou à un problème de micro.

Un nom vous vient spontanément après la lecture de cette liste ? Appelez-le dès maintenant ! Vous n’avez pas d’idée pour le moment ? C’est cadeau, je vous offre cette liste pour lancer le casting parmi vos amis et/ou votre famille. Et pour aller plus loin, je vous invite à découvrir le guide pour bien choisir son officiant.e d’un jour écrit à quatre mains avec Anouck de Say I Do.

Et si vous avez besoin d’aide pour affiner la liste, finaliser votre top 3 ou pour coacher le vainqueur, n’hésitez pas contactez moi !

Créer sa cérémonie laïque ? Pas de panique !

Cette fois, c’est sûr ! La décision est prise : vous organisez une cérémonie laïque pour votre mariage ! Tellement d’arguments ont appuyé votre choix : ce sera plus personnel, vous vous reconnaîtrez plus facilement dans les textes que vous aurez choisis, vous pourrez demander à Sophie, mais si celle qui chante si bien, d’interpréter quelque chose pour vous. Oui, et qui sait vous pourriez échanger vos vœux en extérieur ou alors dans la petite salle à côté de la mairie, ou encore…

Et là c’est le drame, il y a tellement de possibilités ouvertes que tout à coup c’est le tourbillon, pour ne pas dire l’angoisse. La cérémonie laïque a en effet la légère difficulté de son luxe : tout est à construire ! Où ? A quel moment ? Qui interviendra ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Est-ce que 20 min c’est trop peu ? Est-ce qu’une heure c’est trop ?

Respirez ! Toutes les bonnes réponses sont là, en vous. Commencez par vous demander de quoi vous avez envie. On fera le tri après. Vous voulez quelque chose de court, mais souhaitez voir intervenir tous vos témoins. On va leur trouver un passage à 4, 5, 6 voix. Vous rêvez de mettre les mots les plus justes dans vos voeux, lancez-vous, laissez fuser les idées et vous verrez !

Tout va prendre forme, comme par magie et aussi, simplement, parce que cette cérémonie vient confirmer votre vraie grande décision : cet engagement que vous prenez à deux en ce jour unique !

Premiers jours

Est-ce qu’un matin, on se réveille en se disant « je vais marier des gens » ?
Oui et non. Disons que c’est une succession de petits « oui », de « je crois », de « pourquoi pas ». Et un matin, on se dit, oui je quitte mon travail et j’y vais ! Oui, je veux me consacrer exclusivement à créer des moments de bonheur et d’émotion. Oui, j’abandonne mon petit confort et je tente l’aventure. Oui, c’est un saut dans l’inconnu mais j’en ai envie et je sais que je peux le faire.

Voilà comment, presque 6 mois après avoir marié mes premiers amoureux, je me présente à vous pour vous proposer de vous accompagner le jour où vous vous direz oui !

Je vous souhaite donc la bienvenue sur le blog Pour une cérémonie !

Je vous proposerai d’y découvrir des idées, des articles, des textes qui pourraient correspondre à votre cérémonie de mariage ou d’engagement. Je vais aller piocher dans mon passé de philosophe et d’amoureuse de la littérature pour dénicher des perles rares évoquant l’amour et le mariage. Promis, il y en aura pour tous les goûts, je suis tout à fait capable de faire le pont entre Platon et Pascal Obispo 😉

Je tiens aussi à vous présenter toutes ces petites mains et grands talents qui font d’une journée de mariage un événement unique, personnel et inoubliable. J’ai rencontré, et rencontre chaque jour, des passionnés follement doués : des créatrices et créateurs de robes et de costumes, des photographes, des vidéastes, des fleuristes, des maquilleurs, des coiffeurs, et tant d’autres profils que je souhaite vous présenter. Leurs portraits ponctueront les pages de ce blog. Je vous ferai partager leurs anecdotes, confidences et conseils !

L’aventure est lancée, suivez-moi, on va en avoir des choses à partager